Début avril, la très attendue présentation Switch 2 Direct de Nintendo s'est achevée sur une omission notable. Tout en dévoilant des fonctionnalités innovantes et un impressionnant catalogue de jeux, la compagnie a volontairement occulté une information cruciale : le prix de la console. Les craintes des fans quant à une hausse substantielle du tarif se sont vite confirmées lorsque Nintendo a annoncé sur son tout nouveau site web Switch 2 un prix de vente conseillé de 449$ – soit 150$ de plus que le prix de lancement original de la Switch à 299$. Cette révélation a suscité la frustration des joueurs face au manque de transparence, aggravée par l'annonce que Mario Kart World, le titre phare de la Switch 2, coûterait 80$.
Certains fans historiques, encore traumatisés par l'ère Wii U, ont immédiatement prédit un désastre – estimant que ce tarif élevé réduirait la base de joueurs potentiels et plongerait Nintendo dans une nouvelle ère sombre. Après tout, pourquoi payer 450$ pour du matériel essentiellement dernière génération alors que les PS5 et Xbox Series X comparables coûtent sensiblement pareil ? Ces craintes se sont vite dissipées lorsque Bloomberg a révélé que la Switch 2 s'annonçait comme le plus gros lancement de console de l'histoire, avec des ventes projetées de 6 à 8 millions d'unités – pulvérisant le précédent record de 4,5 millions détenu conjointement par la PS4 et la PS5. Malgré son prix, la demande reste exceptionnellement forte.
L'échec cuisant du Virtual Boy il y a 20 ans illustre paradoxalement pourquoi la Switch 2 réussira. L'expérience VR malheureuse de Nintendo souffrait d'une technologie prématurée, d'une ergonomie inconfortable et de visuels rouge monochromes provoquant des migraines. Son échec retentissant tenait précisément à son incapacité à répondre aux attentes des joueurs.
À l'inverse, la Switch 2 suit la recette gagnante de la Wii – proposant des fonctionnalités innovantes et soignées qui enrichissent l'expérience plutôt que de frustrer. Comme les contrôles intuitifs de la Wii (indispensables à certaines franchises Nintendo), les fonctionnalités hybrides révolutionnaires de la Switch originale ont redéfini le gaming portable. Si la Switch 2 n'est pas aussi révolutionnaire, elle corrige directement les limitations techniques reprochées à son aînée.
Le hardware seul ne garantit pas le succès cependant. La Wii U a démontré qu'une faible gamme de lancement pouvait condamner même un système techniquement compétent. Si les portages de jeux Wii U comme Donkey Kong Country: Tropical Freeze ont trouvé leur public sur Switch, ils n'étaient pas assez attractifs initialement pour booster les ventes. Des killer apps comme Wii Sports ou Breath of the Wild créent la demande pour les consoles, ce qui a cruellement manqué à la Wii U.
La Switch 2 débarque avec de multiples atouts : rétrocompatibilité avec l'exceptionnelle ludothèque Switch, améliorations graphiques pour les anciens titres, et une solide gamme d'exclusivités. Mario Kart World réinvente complètement la franchise avec un gameplay open-world inspiré de Forza Horizon – bien plus qu'une simple mise à jour. Les sorties ultérieures incluent le premier jeu 3D Donkey Kong depuis 25 ans (évoquant Super Mario Odyssey) et une exclusivité FromSoftware aux accents Bloodborne.
Le prix reste naturellement un facteur clé, surtout en période d'incertitude économique mondiale. Cependant, à 449$ pour le modèle de base (499$ avec le bundle Mario Kart World), la Switch 2 s'inscrit confortablement dans le paysage tarifaire actuel – alignée sur les PS5 et Xbox Series X version standard (malgré un hardware moins puissant). Ce contraste est flagrant avec le lancement raté de la PlayStation 3 à 599$ en 2006 (environ 950$ aujourd'hui), qui avait freiné son adoption initiale.
RéponseVoir résultats